Depuis le début de l'histoire humaine, le climat était considéré comme un phénomène extérieur, que nous ne pouvions que subir, et dont il fallait éventuellement se protéger.
C'est seulement dans la deuxième moitié du vingtième siècle, de 1950 à 2000, que les scientifiques ont commencé à expliquer que le climat était modifié par l'activité humaine.
En 2023, nous avons la compréhension du mécanisme du dérèglement climatique, nous avons la compréhension de ce qu'il faut faire pour l'enrayer, nous commençons seulement à voir le tout début des conséquences si nous le laissions évoluer, il reste à obtenir la participation de tous aussi bien pour utiliser les bonnes techniques que pour trouver le financement nécessaire.
Fruit d’une collaboration internationale, le nouveau rapport du GIEC en 2023 synthétise les connaissances scientifiques acquises entre 2015 et 2021 sur le changement climatique, ses causes, ses impacts et les mesures possibles pour l’atténuer et s’y adapter.
La Communauté de Communes a mis en place avec l'aide de scientifiques, d'associations, et de bénévoles, un observatoire du climat en Trièves :
En résumé :
Les températures moyennes annuelles ont augmenté de 2,6° entre 1950 et 2020. Cette augmentation est à peu près le double de la moyenne sur l'ensemble de la planète, car nous n'avons pas d'océan à proximité pour atténuer cette hausse. De plus, avec l'augmentation des températures, les glaciers fondent, et nous n'avons donc plus autant de refroidissement par l'air et l'eau qui proviennent de nos montagnes. L'augmentation de température moyenne n'étant que d'environ 0,1° par an, il est normal que nous ne la ressentions pas directement, ce n'est qu'en vérifiant les mesures scientifiques, ou en comparant avec des périodes un peu plus éloignées, que nous pouvons en avoir la certitude.
La moyenne annuelle ne représente pas la totalité de ce que nous ressentons. La moyenne cache à la fois des périodes plus froides qu'auparavant et surtout des périodes plus chaudes et plus nombreuses. En été l'augmentation de température du Trièves est déjà de 3,4° par rapport à 1950, et il y a beaucoup plus de jours où la température dépasse 25°.
Les prévisions faites en 2022 pour notre commune indiquent que d'ici 2050, nous ferons partie des 5 % du territoire de France métropolitaine qui subiront la plus forte hausse des températures.
Le gaz carbonique (CO2) est connu pour provoquer un réchauffement depuis l'expérience de Foote en 1856 :
Pendant longtemps, presque personne ne s'est posé de question, le CO2 était rejeté, et on supposait qu'il ne s'accumulait pas puisqu'il est absorbé par les arbres et les océans. Les scientifiques, en particulier ceux des multinationales qui ont construit leur richesse grâce aux combustibles fossiles, sont au courant depuis une cinquantaine d'années que les gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone ou le méthane s'accumulent dans l'atmosphère, sans que la végétation ou les océans puissent absorber le surplus. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont en 1988 créé le GIEC pour évaluer l'impact de ces rejets de gaz à effet de serre additionnels dans l'atmosphère. Désormais, les mesures directes dans l'atmosphère confirment qu'il s'accumule :
Un humain en respirant rejette environ 1 kg de CO2 par jour, donc 0,36 tonne par an. Mais ce CO2 ne provoque aucune accumulation dans l'atmosphère, car tout le carbone rejeté provient de l'alimentation, donc des végétaux et animaux, c'est donc un recyclage complet. L'accumulation d'un excès de CO2 dans l'atmosphère provient uniquement de l'utilisation des carburants d'origine fossile.
Le secteur agricole est le principal responsable. Il a tout de même baissé ses émissions de 1,94 kilotonnes en 1990 à 1,29 en 2022 (-33%).
Nos déplacements routiers viennent juste ensuite. Ils ont baissé de 0,7 à 0,53 kt entre 1990 et 2022 (-24%).
La 3ème émission importante vient de nos habitations. Elle a baissé de 0,77 à 0,41 kt entre 1990 et 2022 (-47%).
L'élévation de la température augmente les risques d'incendies que nous n'avons par chance pas encore subis, mais contre lesquels nous devons nous préparer.
En 2023, nous avons constitué une brigade de sécurité anti-incendie, composée de quelques habitants connaissant bien les lieux à risque, les chemins d'accès, les points d'eau, afin d'aider à guider les pompiers en cas d'intervention.
Il est indispensable que les propriétés forestières et les chemins soient entretenus pour réduire les risques. Il est souhaitable que les propriétaires qui n'ont plus la volonté ou la capacité d'entretenir leurs forêts décident de les vendre afin que d'autres en assurent la sécurité.
Le dérèglement climatique fait craindre des vents de plus en plus violents. Par exemple, ils ont atteint 217 km/h mesurés à La Chaud-de-Fonds en Suisse le 24 juillet 2023. Pour mieux résister au vent, nos habitations devront être adaptées : il faut éviter les toitures trop hautes qui donnent trop de prise au vent. Mais nous ne pouvons pas forcément envisager des toits plats, il est encore possible que nous ayons de fortes chutes de neige auxquelles ils ne résisteraient pas. Les toits en dôme comme sur la photo ci-jointe ont montré leur résistance à la fois au vent et à la neige.
En principe, notre région présente moins de tempêtes que les régions côtières, et nous pouvons espérer que cela reste le cas dans l'avenir :
Il y a eu environ chaque année une augmentation de 1 à 2 jours par rapport à l'année précédente pour les vents de plus de 60 km/h.
Et il y a désormais quelques périodes de vents de plus de 100 km/h alors qu'il n'y en avait aucune il y a une vingtaine d'années.
Par chance, notre commune n'a pas encore subi de gros orages, mais nous devons nous attendre à cette éventualité.
Des orages, il y en a toujours eu, mais ils sont de plus en plus violents.
L'adaptation des habitations est un peu la même que face aux vents : il faut que les toitures soient dans des matériaux qui résistent malgré des risques de grêlons de plus en plus gros. Il est prudent que les voitures soient dans des garages.
Pendant très longtemps, les humains n'ont pu que subir le climat.
Aujourd'hui, le constat est que ce sont bien les activités humaines basées sur les combustibles fossiles qui ont provoqué et aggravent de jour en jour le changement climatique.
Si nous voulons atténuer les conséquences, il faut dès maintenant et le plus complètement possible arrêter d'utiliser des carburants ou combustibles d'origine fossile, donc cesser d'utiliser du pétrole, du charbon, du gaz, et remplacer ces énergies par d'autres, principalement l'électricité d'origine hydraulique, éolienne, photovoltaïque, éventuellement nucléaire (principale source en France en 2023).
Nos utilisations sont principalement par le chauffage et les déplacements, nous devons changer nos habitudes :